Actualités

 

 

Samedi 20 juillet 2024, au centre de Lyon, place de la République, la Palestine et Gaza encore et toujours! pour rapeller aux très nombreux flâneurs, consommateurs des commerces de la presqu'île, touristes, vacanciers ... le terrible drame que vivent les Palestiniens, en direct sous nos yeux chaque jour aux actualités des média, trop souvent dans l'indifférence de nombreux compatriotes, voire la complicité d'une partie de nos dirigeants!

 

Belle leçon d'empathie et d'humanité de la part de tous et toutes ces sympathisants et militants (dont ceux de Couleurs Palestine toujours bien présents) qui se mobilisent tous les samedis pour faire reculer l'indifférence et (ou) la résignation et adresser aux Gazaouis un message de solidarité active.

Samedi 22 juin 2024

 

Encore beaucoup de monde ce samedi 22 JUIN - place Bellecour - pour soutenir les palestiniens et exiger la fin du massacre de civils à Gaza et la levée du blocus.

MERCREDI 19 JUIN 2024

Soirée très réussie au "Faitout" à la Mulatière. Près de 150 personnes ont participé à cette soirée "Palestine" organisée au profit d'un projet d'éducation artistique pour les enfants des camps de réfugiés de Naplouse porté par "Project Hope".

De nombreux manifestants ont défilé samedi 15 juin pour réclamer la libération de Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné en France depuis plus de 40 ans, et pour exiger un cessez-le-feu immédiat à Gaza et l'arrêt du génocide perpétré par les israéliens contre les palestiniens.

Jérome Faynel a pris la parole à la fin de la manifestation pour parler des prisonniers palestiniens emprisonnés sans motif et qui ont subi des exactions, des tortures, des humiliations par les israéliens

SAMEDI 8 JUIN 2024 plus de 5000 manifestants ont marché pour Gaza

SAMEDI 1er JUIN 2024

Une foule massive s'est réunie place Bellecour en soutien à la Palestine et pour dénoncer l'offensive israélienne à Gaza et les massacres de civils, femmes et enfants.

Environ 5000 personnes étaient présentes pour dénoncer un génocide et demander un cessez le feu.

lun.

08

juil.

2024

Karam, footballeur gazaoui, témoigne après avoir essuyé des tirs de l’armée israélienne alors qu'il attendait de l'aide

Le moment tant attendu est arrivé

 

 

Karam, footballeur gazaoui, témoigne après avoir essuyé des tirs de l’armée israélienne alors qu'il attendait de l'aide. Touché à la main et au pied, il pourrait ne plus jamais fouler un terrain.

Description de l'image : Karam, footballeur gazaoui, témoigne après avoir essuyé des tirs de l’armée israélienne alors qu'il attendait de l'aide. Touché à la main et au pied, il pourrait ne plus jamais fouler un terrain.

 

 

Le moment est venu d'exiger des comptes d'Israël sur la scène internationale pour ses crimes horribles à Gaza.

Face aux pressions croissantes pour exclure Israël des compétitions de football, la FIFA a annoncé qu'elle solliciterait un avis juridique et tiendrait une réunion exceptionnelle sur la question.

Ce sommet décisif se tiendra dans quelques semaines, et c'est une véritable course contre la montre pour s'assurer que la FIFA prenne la décision appropriée.

En premier lieu, nous ferons appel à un avocat pour soumettre un dossier expliquant pourquoi la FIFA doit s'opposer aux atrocités commises par Israël. Ensuite, nous relaierons la voix des plus de 360 000 membres d'Ekō ayant signé une pétition réclamant l'exclusion d'Israël des compétitions, en projetant un film poignant au siège de la FIFA pour montrer aux décideurs que le monde les observe.

L'enjeu dépasse largement le cadre sportif. Il s'agit ENFIN de commencer à tenir le gouvernement israélien pour responsable des horreurs à Gaza. Pouvez-vous apporter votre soutien ?

Donner 3 €donner un autre montant

Il s'agit d'une avancée considérable. Après des années passées à refuser de prendre position sur le traitement infligé par Israël aux Palestiniens, la FIFA a finalement déclaré en début d'année qu'elle souhaitait obtenir un avis juridique indépendant sur la participation d'Israël aux compétitions.

Après examen des arguments juridiques, son principal organe décisionnel, le Conseil de la FIFA, tranchera enfin la question en juillet.

Le Conseil est composé de 37 hauts responsables du monde entier. Nous nous assurerons qu'ils ressentent la pression en portant notre message jusqu'à leur réunion, en diffusant un court métrage percutant montrant des athlètes blessés et tués à Gaza, afin qu'il soit impossible d'ignorer les crimes horribles commis par Israël.

Israël est soucieux de son image – et du football. La communauté internationale ne restera pas les bras croisés en permettant à Israël de participer aux compétitions sportives comme si de rien n'était, alors même qu'il poursuit son offensive sans merci contre Gaza. Si nous parvenons à faire passer ce message à son gouvernement, cela pourrait enfin changer la donne.

Mais le temps presse. Pour que cette action soit efficace, nous avons besoin que la communauté Ekō se mobilise massivement dès maintenant. Pouvez-vous contribuer à la réalisation de ce projet ?

Donner 3 €donner un autre montant


Allison et l'équipe d'Ekō


Plus d'informations:

LA PALESTINE APPELLE LA FIFA À SUSPENDRE ISRAËL, UNE DÉCISION ATTENDUE D'ICI FIN JUILLET

RMC Sport 17 mai 2024

Israël continue de bloquer l'aide au nord de Gaza frappé par la famine

Nations Unies 01 avril 2024

"J'ai perdu 18 kilos" : malgré la guerre, les athlètes palestiniens rêvent toujours de participer aux Jeux olympiques de Paris 2024

France TV Infos 20 mars 2024

À Gaza, le sport paye aussi le prix fort

L'Orient le Jour 20 mars 2024

 

 

 

 

 

 

 

 

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sam.

06

juil.

2024

Ziad Medoukh : "Même si j’écrivais des pages et des pages, je ne pourrais décrire ce qui se déroule à Gaza"

« Même si j’écrivais des pages et des pages, je ne pourrais décrire ce qui se déroule à Gaza »

Ziad Medoukh, enseignant et écrivain, n’a pas quitté Gaza City depuis le 7 octobre. Il témoigne ici de sa vie dans les ruines et de la famine en cours.

Cet article est en accès libre.

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Le 17 octobre 2023, alors que venait de débuter à Gaza une offensive qui semble aujourd’hui sans fin et dont le bilan approche 38 000 morts, en majorité des femmes et des enfants, Mediapart avait interrogé Ziad Medoukh, écrivain et professeur à l’université Al-Aqsa et à celle de Gaza.

Tandis que sa famille, comme des centaines de milliers d’habitant·es de la ville de Gaza, fuyait vers le sud de l’enclave, il affirmait haut et fort son refus de partir.

« Pourquoi ai-je décidé de rester seul et de subir l’horreur, l’angoisse et l’inquiétude ? Parce que je ne veux pas vivre une deuxième Nakba, une deuxième catastrophe. Si aujourd’hui je quitte ma maison, ma ville, Gaza, je quitte la Palestine et je serai de nouveau réfugié », expliquait-il à Mediapart.

Huit mois plus tard, alors qu’il a perdu de nombreux proches, notamment son frère, la femme de celui-ci et leurs cinq enfants dans un bombardement israélien, nous avons pu le recontacter. Entretien à travers un WhatsApp à la connexion aléatoire.

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Ziad Medoukh à Gaza. © Photo DR

Mediapart : Êtes-vous resté à Gaza City depuis le début de l’offensive militaire israélienne ?

Ziad Medoukh : Oui, même si j’ai dû changer à cinq reprises de maison et de quartier depuis que mon immeuble a été détruit le 2 décembre 2023. Aujourd’hui, je vis dans une maison surpeuplée avec quarante autres personnes. Les bombardements des avions de chasse sont quotidiens et nous ne sommes en sécurité nulle part.

Même si les opérations militaires se concentrent aujourd’hui au sud, il y a encore des incursions dans ma ville en ruines. Les Israéliens se concentrent sur un quartier ; ils restent une semaine ou quinze jours et détruisent tout sur leur passage, même s’il ne reste plus grand-chose à détruire.

Désormais, la bande de Gaza est coupée en trois, avec des barrages militaires entre chaque partie. Au nord, nous sommes environ 600 000 Palestiniens. Au sud, où les opérations militaires sont les plus intenses, il ne reste plus que quelques dizaines de milliers de personnes concentrées sur la côte. La majorité des Gazaouis sont concentrés dans la région centrale autour de Deir El-Balah, dans des conditions de vie inimaginables.

J’ai survécu – car à Gaza personne ne peut plus vivre, nous ne faisons que survivre – en mangeant des herbes.

Toutes les photos et les vidéos témoignant de notre souffrance pendant ces mois de carnage ne peuvent suffire à montrer l’étendue du désastre vécu par toute une population civile horrifiée et abandonnée.

Parvenez-vous à trouver de quoi vous nourrir ?

En ce moment, c’est une véritable famine qui touche le nord de Gaza. Chaque jour, nous parviennent des informations de quelqu’un qui est mort de faim. L’aide internationale ne nous parvient pas, et nous ne trouvons quasiment aucun produit alimentaire sur les marchés, ou alors à des prix faramineux : 40 euros pour un kilo de riz, 30 euros pour un kilo de sucre. Ici, trouver de la nourriture constitue un véritable miracle.

Entre octobre et décembre, on pouvait encore trouver quelques aliments, puis tous les stocks se sont épuisés, les magasins ont été fermés ou détruits. Les trois mois suivants ont été les plus difficiles. En janvier, février et mars, il n’y avait plus rien.  

J’ai survécu – car à Gaza personne ne peut plus vivre, nous ne faisons que survivre – en mangeant des herbes et en me nourrissant très peu, parfois seulement une fois tous les trois jours. La farine, qui est le produit essentiel, a atteint des prix astronomiques, jusqu’à 120 euros le kilo.

À partir de la mi-avril, il y a eu une petite amélioration lorsque, sous la pression internationale, un peu plus de camions ont pu entrer, à la fois de l’aide humanitaire, mais aussi des commerçants de Gaza qui ont été autorisés à faire venir des produits depuis l’Égypte.

J’essaie de continuer à témoigner mais les préoccupations quotidiennes prennent toute la place.

Mais depuis l’offensive sur le sud et la fermeture du terminal de Rafah, au début du mois de mai, c’est de nouveau la pénurie, et la famine revient. La seule différence est que les stocks de farine ont été en partie reconstitués et que son prix tourne désormais autour de 15 euros le kilo, ce qui permet à quelques boulangeries de fonctionner dans Gaza City et à ceux qui, comme moi, sont restés, de trouver un peu de pain à manger.

Mais le corps ne peut se contenter de pain, il a aussi besoin de fruits, de légumes... Nous sommes tous affaiblis et les premiers à mourir de ce manque de nourriture sont les enfants et les personnes âgées.

À cela s’ajoute le fait que le gaz étant interdit d’entrée à Gaza, la seule manière de faire cuire les aliments est de trouver du bois, qui est lui aussi devenu de plus en plus rare, parce que c’est la seule source d’énergie qui nous reste accessible depuis maintenant huit mois.

Illustration 2
Queue pour une distribution à Gaza. © Ziad Medoukh

Qu’en est-il de l’accès à l’eau ?

C’est inimaginable. Chaque foyer n’a le droit qu’à 16 litres d’eau potable tous les trois jours. Il faut se déplacer sur des kilomètres à pied ou en charrette et faire la queue pendant des heures pour obtenir le précieux liquide. L’occupation a détruit 732 puits d’eau partout dans la bande de Gaza en neuf mois. La situation est d’autant plus tragique que la chaleur s’est installée avec l’été. Un jerrican d’eau de 16 litres se vend autour de trois ou quatre euros.

Parvenez-vous encore à écrire ?

Je n’ai ni le temps ni le moral pour ça. Notre vie est paralysée par le temps passé à tenter de survivre, à essayer de trouver de l’eau ou de quoi manger, à glaner un peu de bois ou à tâcher de recharger nos téléphones portables grâce aux quelques panneaux solaires encore en état de fonctionner.

Les verrous se trouvent chez les Israéliens mais les clés se trouvent en Europe, aux États-Unis ou dans les pays arabes.

Et, comme je vous le disais, j’ai dû me déplacer cinq fois de quartier depuis la destruction de ma maison. Je suis accueilli par des proches et des cousins, mais il ne reste plus beaucoup d’habitations à Gaza City et nous sommes des dizaines dans chaque appartement. Là où je suis accueilli, je suis au milieu de quarante personnes et il faut s’adapter à cette situation où il est très difficile d’avoir accès à l’électricité et à Internet, et on n’a pas de moment où l’on peut être tranquille.

J’essaie de continuer à témoigner mais les préoccupations quotidiennes prennent toute la place, et même si j’écrivais des pages et des pages, je ne pourrais décrire ce qui se déroule à Gaza et le vécu de plus de deux millions d’habitants qui sont en train de se demander : pourquoi tout cela ? Pourquoi nous imposer une situation aussi dramatique ?

Trouvez-vous encore l’énergie de témoigner face au sentiment d’abandon que vous décrivez ?

Cela reste important, et cela calme ma colère, mais c’est vrai que le sentiment d’impuissance et d’abandon est difficile à supporter. Notre sort dépend entièrement de la communauté internationale. Les verrous se trouvent chez les Israéliens mais les clés se trouvent en Europe, aux États-Unis ou dans les pays arabes, et personne ne fait pression véritablement sur Israël.

La Cour internationale de justice, la Cour pénale internationale et même le Conseil de sécurité de l’ONU se prononcent pour un cessez-le-feu et disent que Gaza est en train de vivre un crime contre l’humanité, mais ça ne change rien ! Les Américains affirment être en désaccord avec les opérations militaires menées à Rafah mais continuent de livrer des armes.

La communauté internationale dans son ensemble est complice, même si je mets à part les manifestants de Londres, New York ou Paris qui s’opposent au malheur des Palestiniens. Mais nous avons besoin de concret, nous avons besoin que toute cette souffrance s’arrête enfin, nous ne pouvons plus nous contenter de décisions en notre faveur si elles ne sont pas appliquées.

Vous étiez enseignant dans plusieurs universités de Gaza : leur destruction signifie-t-elle pour vous une volonté de raser l’avenir de la jeunesse palestinienne ?

Bien sûr. Toutes les universités ont été détruites et spécifiquement ciblées. Il est impossible de faire des cours en ligne puisque l’accès à Internet est très aléatoire. À travers les universités, c’est la jeunesse qui se trouve en première ligne de cette volonté de détruire que nous endurons depuis des mois.

La seule alternative qui existe à Gaza n’est pas entre le Hamas et l’Autorité palestinienne, elle est entre mourir vite ou souffrir longtemps.

Mais ce ne sont pas seulement les universités qui ont été visées par l’occupation : c’est l’ensemble du système éducatif, du système de santé, des routes… Toutes les infrastructures civiles ont été détruites et on voit bien que l’objectif de l’armée israélienne, quand elle fait une incursion, n’est pas de détruire le Hamas ou de récupérer les otages, mais de rendre Gaza inhabitable afin que les Palestiniens s’en aillent.

Cependant, très peu de gens sont partis, que ce soit par le terminal de Rafah quand il était encore ouvert ou par la mer, bien qu’on risque notre vie à chaque seconde. Des centaines de milliers de Gazaouis qui étaient partis au sud sont retournés vers le nord.

Malgré le carnage impensable qui se déroule ici, l’armée de l’occupation ne parvient pas à nous faire partir, parce que la résistance populaire palestinienne consiste précisément à refuser de s’en aller de nos terres.

Peut-on savoir et dire si l’ampleur des pertes humaines et l’état des destructions de la bande de Gaza renforcent ou affaiblissent le soutien de la population gazaouie au Hamas ?

La population de Gaza n’a que faire des partis politiques et des organisations militaires. C’est une population effrayée, horrifiée, qui ne demande que la sécurité, la fin de l’agression, l’entrée massive d’aide humanitaire. Aujourd’hui, Gaza est un territoire sans gouvernement. Personne ne contrôle plus rien. Il n’y a plus aucune administration, on le voit particulièrement avec l’absence totale de contrôle des prix.

La seule alternative qui existe à Gaza n’est pas entre le Hamas et l’Autorité palestinienne, elle est entre mourir vite ou souffrir longtemps. La question de l’ampleur du soutien au Hamas n’a pas de sens pour une population qui n’a pas l’espace pour réfléchir à la politique, puisque la seule question qui se pose est celle de la survie immédiate.

Il n’existe pas une famille ici qui ne soit pas en deuil, qui ne compte pas parmi elle des blessés, des personnes arrêtées et disparues.

Quand vous êtes, comme c’est mon cas, accueilli par des proches qui ont encore un toit, on ne parle pas politique le soir, on se concentre sur la vie quotidienne, le fait de trouver de la nourriture pour ses enfants, la nécessité de devoir prochainement trouver un autre abri, même s’il n’y a pas d’abri sûr à Gaza.

L’état de santé de tous les Gazaouis s’est dégradé au plus haut point. Il n’y a plus de laboratoires, plus d’hôpitaux, plus de médecins, plus de médicaments. La situation est tellement effrayante que personne ne se soucie du sort de telle ou telle faction politique.

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mer.

26

juin

2024

Soirée palestine réussie du 19 juin 2024 au faitout (La Mulatière)

 

160 personnes ont répondu présent à l’invitation de Couleurs Palestine 69 et participé à cette soirée culturelle, humanitaire, militante et festive !

 

- culturelle, avec un récital de musique expérimentale, grave et intériorisée en résonance avec le drame vécu à Gaza, du virtuose de oud, le palestinien Bassem ; avec les musiques et chants syriens interprétés par Sarah et Sadim, ceux kurdes par Sekvan ; les poèmes palestiniens lus en français et repris en arabe par Hakim et accompagnés par Bassem au oud.

 

- humanitaire, la soirée était en effet organisée en soutien à un projet d’éducation artistique pour 250 enfants du camp de réfugiés d’Askar à Naplouse en Palestine occupée. Ce camp abrite 15 à 16 000personnes. Le projet est porté par l’ONG Project Hope partenaire historique de Couleurs Palestine à Naplouse et dont le co fondateur palestinien Hakim Sabbah exposa les grandes lignes. Le projet doit se dérouler cet été, malgré les grandes difficultés financières, organisationnelles, logistiques...auxquelles il est confronté dans la situation de détresse économique, sécuritaire, humanitaire catastrophique dans laquelle se trouve la Palestine.

 

- militante, notamment avec la présentation de l’action BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) par Monira de BDS 42 qui avec sa fougue et sa force de conviction habituelles invita le public à s’informer et participer aux actions de ce mouvement initié par les forces vives de la société civile palestinienne.

 

Cet aspect militant était renforçé par la tenue dans une pièce attenante, de 3 stands d’informations : celui de Couleurs Palestine concernant ses activités (notamment l’organisation de voyages de découverte de la Palestine), celui sur le BDS avec du matériel de com (affiches, tracts…) tenu par des militant.tes BDS 42, BDS 69 et antenne BDS de Couleurs Palestine. Celui d’un dépôt vente de la librairie Terre des Livres offrant un beau choix d’ouvrages concernant la Palestine (poésie, romans, Histoire, politique…) et enfin le stand du Philistin proposant des produits de l’Artisanat et de l’Agriculture de Palestine afin de promouvoir la production palestinienne et soutenir l’économie locale de la Palestine.

 

- festive, elle le fût (malgré le contexte géo-politique déprimant), du fait de l’explosion inattendue en fin de soirée, de la vitalité porteuse d’espoir, des nombreux jeunes présents (plus d’1/3 des participants) mais aussi des moins jeunes, soudain enflammés et entraînés dans des danses endiablées par des musiciens rois de l’impro !

 

Un grand merci à toutes et tous, membres du Faitout, équipe d’organisation et de logistique de Couleurs Palestine 69, musicien.nes, porteur de projet, militant.es et représentant.es d’organisations (Collectif 69 , Afps, ERAP ), public nombreux, chaleureux et solidaire !

 

Rendez-vous est pris à l’automne à une date à définir, pour une soirée Dabké avec une troupe de jeunes danseurs des camps de réfugiés de Naplouse toujours en partenariat avec Project Hope.

 

                                                                                                              Marie-Noëlle Landot,

                                                                         Présidente Couleurs Palestine 69

 

 

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mar.

18

juin

2024

Lyon, capitale européenne du militaro-sécuritaire ?

Comment lutter contre ceux pour qui guerres = fric ? 

Discutons-en samedi 22 juin à partir de 15 h !

 

À l’occasion de la publication de la brochure « Lyon, capitale européenne du militaro-sécuritaire ? », la CRAAM Lyon vous invite à une après-midi de présentation et de discussion, prélude à l’action collective !

Créée en 2022, la Coordination Régionale Anti-Armement et Militarisme lutte à Lyon, Saint-Étienne et Grenoble contre les différentes facettes du militarisme actuel. Sur Lyon, le plus grande partie de notre activité a consisté à suivre le fil entamé par l’Observatoire des Armements avec la publication du rapport « La guerre se fabrique près de chez nous ».

Ainsi, nous avons enquêté sur la production locale de matériel militaire : quelles entreprises y trempent ? Quelles institutions publiques encouragent cette production ? Qu’est ce qui existe déjà dans ce domaine, et qu’est-ce qui est en gestation à l’heure du « réarmement » et de la « finance patriotique » macroniens ?

De fil en aiguille, nous avons pris conscience de l’existence d’un réseau lyonnais de l’industrie militaire. Au centre de cette toile, un acteur économique aussi discret qu’incontournable : la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lyon -Métropole Saint Étienne et Roanne (CCI).

Autour d’elle, diverses structures qu’elle détient ou dont elle est à l’origine : le Cluster EDEN(« lobby » des PME régionales de l’armement), l’EM Lyon (grande école de management) et ses formations en partenariat avec ce Cluster Eden, le Banc National d’Épreuve de Saint-Étienne qui est la seule structure en France habilité à tester des armes, etc.

Aux côtés de cet existant, un projet en gestation nous a particulièrement sauté aux yeux : le  « Campus Européen de la Sécurité Globale » qui devrait s’installer en 2026 sur l’ancien campus de l’EM Lyon à Écully. Un genre de « hub » où se côtoieraient les diverses facettes du militaro-sécuritaire local : formation, PME, recherche, structures publiques comme privées, etc., autour des technologies de contrôle, de sécurité et de de répression tout azimut.

Cet écosystème local et ce projet nous donnent la certitude qu’un modèle lyonnais du militaro-sécuritaire est en train de se déployer autour de la CCI, comme il en existe un grenoblois , centré autour du Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA) - décrit dans le livre « L’Université Désintégrée » du Groupe Grothendieck.

Afin d’informer pour mieux lutter, nous avons écrit la brochure « Lyon, capitale européenne du militaro-sécuritaire ? ». Sa version pré-imprimée est visible ici :

https://craam.noblogs.org/post/2024/06/14/lyon-capitale-du-militaro-securitaire/

Nous vous invitons le 22 juin à la présentation de ce travail collectif.

Mais comme l’information invite à l’action, nous garderons cette présentation brève afin de pouvoir discuter de ce que nous pouvons faire collectivement contre la gangrène militaro-sécuritaire locale. En particulier, nous aimerions discuter des moyens d’empêcher la création du « Campus Européen de la Sécurité Globale » prévu pour 2026. 

Qu’ils soient libéraux comme d’extrême droite – parfois même de « gauche » – ces entrepreneurs du pire voient les guerres comme autant d’opportunités de faire du fric.

À l’heure où les tensions internationales se multiplient au même rythme que se développe l’industrie de l’armement et le militarisme, Il est donc nécessaire de lutter dès maintenant pour que jamais il n’existe hors des cerveaux malades de nos entrepreneurs et politicards de l’apocalypse guerrière.

 

Cela se passe à l’Atelier des Canulars, 91 rue Montesquieu - 69007 Lyon

Tables de presse et bar de soutien

La Craam Lyon. Nous contacter : craam@riseup.net -- Blogue : craam.noblogs.org

 

 

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mer.

12

juin

2024

Guantánamo en Israël (Article du Canard Enchainé)

JUSTE avant la libération de quatre otages israéliens, le 8 juin, obtenue en bombardant un bâtiment dans une zone densément peuplée de Gaza —au prix, une fois encore, d’insupportables pertes civiles (210 morts, selon le Hamas)—, des ONG :israéliennes ont exigé la fermeture de la sinistre base militaire de Sde Teiman. Située dans le désert du Néguev, dans le sud du pays, elle sert de lieu de torture pour les prisonniers capturés à Gaza, façon Guantänamo. « Nous étions parqués dans des cages (..). Nous n’avions pas de noms, seulement des numéros, que les soldats prononçaient en hébreu (...). On nous battait régulièrement, sans raison », témoigne un détenu libéré (« La Croix», 4/6). Les alertes des anciens prisonniers ont mobilisé l'ONG Physicians For Human Rights Israël, qui collecte les preuves de potentiels crimes de guerre commis par le pouvoir de Netanyahou. Preuve amère que le pays est encore une démocratie. Et, selon le Comité public contre la torture en Israël, deux autres bases militaires, en Cisjordanie occupée, sont réservées aux personnes incarcérées sous le statut de « combattant illégal » et pas de prisonnier de guerre. Ils sont 2000 à y croupir. «La Croix» a recueilli la confession d’une source médicale israélienne, qui raconte des amputations sans anesthésie : « Ce n’est pas en Afghanistan mais dans notre propre pays. » Tsahal, interrogé par le journal, dit agir « conformément à la loi ». Celle du talion ?

J.-L. LT

Guantanamo en Israel (article du Canard Enchaine du 12 juin 2024)
GuantanamoIsrael_Article_CanardEnchaine.
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jeu.

30

mai

2024

Massacre près de Rafah : l’impérieuse nécessité de faire respecter le droit international

Ce 26 mai 2024, l’armée israélienne a bombardé un centre pour personnes déplacées près de Rafah, 40 morts étant comptabilisés à cette heure, alors que le bilan pourrait dépasser les 100 victimes, selon un porte-parole de l’UNWRA.

 

Ce nouveau massacre s’inscrit dans une politique mise en œuvre de façon systématique par les autorités israéliennes qui tue de façon indiscriminée. Cette action ne peut apparaître que comme une réponse à la déclaration de la Cour internationale de justice (CIJ) qui a ordonné à Israël, il y a deux jours de cela, d’arrêter immédiatement son offensive militaire à Rafah où sont réfugiées des centaines de milliers de personnes.

 

Dans cette ordonnance du 24 mai 2024, la CIJ a également demandé l’arrêt de « toute autre action menée dans le gouvernorat de Rafah qui serait susceptible d’infliger au groupe des Palestiniens de Gaza des conditions d’existence capables d’entraîner sa destruction physique ou partielle », après avoir rappelé qu’il existait « un risque réel et imminent » que la situation soit irréparable, et « un risque accru » de génocide des Palestiniennes et des Palestiniens de Gaza.

 

Ce nouveau bombardement dans une zone humanitaire peuplée de civils vivant sous des tentes révulse notre humanité. Il est un défi lancé à la communauté internationale. Cette dernière, et tout particulièrement les Etats-Unis et l’Union européenne, se doivent de tout faire pour qu’Israël se conforme sans délai à l’ordonnance de la CIJ. Dans les circonstances présentes, ils portent la responsabilité première de garantir la crédibilité du système juridique international, qui doit s’appliquer à toutes et tous.

 

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) appelle donc instamment la France à agir pour que soient prises, en particulier avec l’Union européenne, les mesures efficaces pour faire respecter la décision de la CIJ.

 

Assurer le respect du droit international est une impérieuse nécessité. Au-delà des enjeux juridique et pénal, cette situation engage la responsabilité politique et morale de la République française comme celle de chacune et chacun d’entre nous.

 

La LDH rappelle qu’elle demande un cessez-le-feu immédiat et durable avec la fin des bombardements et du déplacement forcé de la population gazaouie, la libération immédiate des otages détenus par le Hamas, la protection de tous les civils en Israël, à Gaza, en Cisjordanie et Jérusalem-Est, la mise en place d’un corridor humanitaire pour le passage de tous les produits de première nécessité, la levée intégrale du blocus de Gaza, la libération des prisonniers palestiniens en détention administrative arbitraire.

 

 

 

Paris, le 27 mai 2024

 

 

 

 

jeu.

23

mai

2024

Après le salon de l’Alyah…libérez les citoyens

mar.

21

mai

2024

Cour pénale internationale, enfin !

lun.

20

mai

2024

De l'Afrique du Sud à Israël, l’État grec a toujours eu un faible pour l'apartheid

 

Quand M. Mitsotakis criminalise, menace et réprime les étudiants qui défendent la légalité internationale !

 

par Yorgos Mitralias

 

"Si certains pensent qu'ils peuvent répéter ce qu'ils ont pu voir dans d'autres pays et occuper des universités, planter des tentes et foutre le bordel, ils se trompent profondément”. Cette -si éminemment délicate- déclaration du Premier ministre grec, qui a suivi l'"évacuation" brutale de la faculté de droit le mardi 14 mai (28 arrestations), ne peut surprendre que les personnes non informées : l'État grec et ses gouvernements ont toujours eu un faible pour tout ce qui touche à l'apartheid et aux régimes d'apartheid ! Aujourd'hui Israël, jadis l'Afrique du Sud et la Rhodésie. Et ce, non seulement pour des raisons d'affinités électives idéologiques, mais surtout parce que les intérêts (matériels) des diverses élites grecques l'exigent. D’ailleurs, cette si manifeste "faiblesse" pour ces régimes monstrueux a presque toujours poussé l'État grec et ses gouvernements à braver les recommandations et les décisions de la soi-disant "communauté internationale" (ONU, etc.) et à violer les blocus économiques (embargos) imposés à ces régimes, tout en traitant d'"anarchistes", voire de "terroristes", ceux qui respectaient et voulaient appliquer ces décisions de la communauté internationale. En d'autres termes, un peu comme M. Mitsotakis le fait aujourd'hui…

 

A cette époque pas si lointaine que ça car elle a duré pratiquement jusqu’à la fin de ces régimes d’apartheid, les tristement célèbres armateurs grecs perpétuant une longue tradition de leurs congénères, violaient allégrement l’embargo imposé par l’ONU à la Rhodésie raciste de Ian Smith. Et de l’autre coté, l’État grec et ses capitalistes se transformaient en un véritable « lavoir » des exportations sud-africaines, « afin d’obtenir le cachet grec et ne plus être soumises à l'embargo de l'ONU ». Et cette histoire continue aujourd’hui avec la bénédiction de l’actuel gouvernement grec de M. Mitsotakis, qui célèbre les succès de ces mêmes armateurs ou de leurs descendants qui font des milliards en violant ou/et en profitant des embargos en cours, « pour transporter le pétrole russe ». C ‘est ainsi que selon un très instructif article de Forbes publié le 16 mai, « les sanctions imposées après l’invasion de l’Ukraine ont fait grimper en flèche la valeur du pétrole, propulsant la fortune de plusieurs magnats grecs du transport maritime à des niveaux record et créant au moins sept nouveaux milliardaires». Alors, vu que 9 sur 10 des médias grecs appartiennent à ces mêmes armateurs milliardaires, il est plus que « normal » qu’ils soutiennent pleinement les obsessions répressives de M. Mitsotakis contre ces étudiants qui persistent à vouloir empêcher de tourner en rond les affaires peu recommandables de ces messieurs avec des célébrités génocidaires et va-t-en guerre comme Vladimir Poutine et Bibi Netanyahou…

 

A cette époque, ce fut donc l'ONU et son embargo, et aussi la campagne internationale de boycott de l'Afrique du Sud raciste. Aujourd'hui, ce sont les étudiants du monde entier, ceux qui - selon M. Mitsotakis - "occupent les universités, y plantent des tentes et foutent le bordel", parce qu'ils mènent une campagne analogue et veulent imposer un embargo analogue à l'Israël de l'apartheid. Comment ? En frappant les racistes là où ça leur fait le plus mal, dans leur portefeuille. Et malgré la répression féroce, avec des succès déjà notables.

 

Comme par exemple en Espagne, où la Confédération des universités espagnoles (CRUE), qui regroupe 77 universités (50 publiques et 27 privées) vient de prendre la décision historique de rompre tout lien avec les universités et les entreprises israéliennes ! Et en plus, de renforcer les relations avec les universités palestiniennes et le système éducatif palestinien, tout en luttant contre l'antisémitisme et l'islamophobie ! Et tout ça grâce à la mobilisation des étudiants espagnols et catalans qui ont occupé leurs universités, et plus généralement... "y on semé le bordel" parce que tout simplement ils n’étaient pas suffisament impassibles pour se contenter de suivre en direct sur leurs écrans de télévision le génocide des Palestiniens de Gaza. Tout comme cela s'est produit en Irlande, où le Trinity College a pris la décision de se désinvestir d'Israël à la suite de la mobilisation de ses étudiants. Et comme cela doit se passer partout où les universités ont développé des relations étroites avec cet Israël d’apartheid et ses institutions complices. C'est exactement de tout cela que nous parle le cofondateur de la campagne BDS (boycott, désinvestissement, sanctions), Omar Barghouti, dans l'entretien qu'il a accordé à Mediapart, et que nous reproposons par la suite.

 

Alors, bien que provisoire, notre conclusion ne laisse pas de doutes: la bataille n'en est qu'à ses débuts et sera aussi féroce que le génocidaire Natanyahou et ses divers complices -genre Mitsotakis- semblent le souhaiter. Mais la cause ne pourrait être plus sacrée : la défense de la vie contre les adeptes de la destruction et de la mort !

 


 

Omar Barghouti, cofondateur de BDS : « Aujourd’hui, il y a la peur de la Palestine en Occident »

 

Le cofondateur de la campagne de boycott BDS réagit aux mobilisations étudiantes exigeant la fin des relations avec les universités en Israël. Il explique pourquoi celles-ci seraient « complices » de la politique de Nétanyahou. Et dénonce un « nouveau maccarthysme ».

 

Gwenaelle Lenoir

 

Mediapart : Depuis plusieurs semaines, des campus dans le monde sont occupés par des étudiant·es qui appellent à soutenir les Palestinien·nes, demandent un cessez-le-feu et exigent que leurs institutions rompent tout lien avec des établissements et entreprises israéliennes. BDS est-il à l’origine de ce mouvement ?

 

Omar Barghouti : Non ! Il s’agit d’un mouvement qui vient de la base et il n’y a pas de commandement central qui envoie des ordres aux étudiants. Bien sûr, il est évident qu’il adopte les demandes de BDS, car il se concentre sur les droits des Palestiniens, et promeut des tactiques de boycott et de désinvestissement pour y parvenir.

 

Aux États-Unis, de nombreux leaders étudiants et enseignants sont aussi en contact direct avec le mouvement BDS, qui est un mouvement semi-horizontal très lâche et qui fonctionne par l’intermédiaire de partenaires. Aux États-Unis, l’un des principaux est Jewish Voice for Peace (Voix juive pour la paix), la plus importante organisation juive progressiste du pays. Les sections de Jewish Voice for Peace sont impliquées dans tous les campements d’étudiants à travers les États-Unis.

 

En France, le lien avec BDS est moins direct. Même s’il est certain que la coalition BDS en France soutient la mobilisation à Sciences Po, à la Sorbonne et partout ailleurs.

 

En quoi le mouvement des campus rejoint-il les mots d’ordre de BDS ?

 

Depuis dix-neuf ans que BDS existe, nous appelons au boycott académique des institutions israéliennes, parce qu’elles sont toutes complices. Le mouvement BDS ne cible pas les individus, mais les institutions. Il vise la complicité et non l’identité. Nous ne ciblons donc pas les universitaires, nous ciblons les institutions universitaires israéliennes.

 

Nous avons aussi appelé au désinvestissement des entreprises complices de l’occupation, des colonies, de l’apartheid, du génocide actuellement mené à Gaza contre 2,3 millions de Palestinien·nes ou de tout autre crime de guerre ou crime contre l’humanité commis à notre égard. Peu importe encore une fois l’identité de l’entreprise. Elle peut être française, chinoise, israélienne, américaine. Cela n’a aucune importance. Si elle est impliquée dans des violations des droits des Palestiniens tels que définis par le droit international, nous la ciblons.

 

Pour les étudiants militants français, américains, australiens, britanniques, canadiens, qui veulent être solidaires des Palestiniens dans leurs établissements, la forme de solidarité la plus significative consiste à s’assurer que leur établissement n’est pas complice, n’aide pas, ne permet pas ou ne profite pas de l’oppression des Palestiniens.

 

Il existe deux moyens d’y parvenir : le boycott académique, qui met fin à tous les projets conjoints avec des universités israéliennes complices, et le désinvestissement, qui garantit que l’université ne s’approvisionne pas, n’achète pas, ne passe pas d’appels d’offres ou de contrats avec des entreprises qui favorisent l’occupation, et n’investit pas dans ces entreprises.

 

Vous parlez de complicité des institutions universitaires israéliennes avec l’occupation. En quoi sont-elles complices selon vous ?

 

Il me faudrait des heures pour répondre tant la liste est longue. Je voudrais signaler le livre récent de l’anthropologue israélienne Maya Wind, intitulé Towers of Ivory and Steel [« Tours d’ivoire et d’acier » – ndlr], qui documente la complicité des institutions universitaires israéliennes dans le système du colonialisme de peuplement, de l’apartheid et de l’occupation militaire. Tout cela est basé sur des recherches méticuleuses.

 

Je ne vais pas résumer le livre, juste donner quelques exemples. Les institutions israéliennes depuis leur création ont toujours été conçues pour être un pilier du système d’oppression et la conception d’armes et de doctrines qui sont utilisées par l’armée. Par exemple, la doctrine Dahiya, qui fait référence à la banlieue sud de Beyrouth, est une doctrine de la force disproportionnée élaborée à l’université de Tel-Aviv, avec la participation de l’armée israélienne et des industries militaires.

 

Autre exemple : le « code éthique » de l’armée israélienne, qui justifie le meurtre d’un grand nombre de civils palestiniens dans le but de cibler un Palestinien « recherché », a été élaboré à l’université de Tel-Aviv par le plus grand et le plus célèbre philosophe israélien spécialisé dans l’éthique, Asa Kasher. Il l’a développé avec un général de l’armée israélienne. Il a été fortement critiqué par de nombreux spécialistes de l’éthique et de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme.

 

Avant la mobilisation des étudiants, il y a eu les deux audiences devant la Cour internationale de justice, la première en janvier, accusant Israël d’un risque de génocide dans la bande de Gaza, et la deuxième en février, l’accusant d’apartheid à l’égard des Palestiniens. Quelle est votre réaction ?

 

C’est une victoire pour le peuple palestinien qui, après des décennies de colonialisme, d’apartheid et d’occupation militaire, est enfin entendu par la Cour internationale de justice, la plus haute autorité juridique du monde. C’est extrêmement important. Et ce n’est pas seulement symbolique.

 

La décision de la CIJ le 26 janvier indiquant un risque plausible de génocide commis par Israël à Gaza a eu beaucoup d’impact. Nous avons été nous-mêmes très surpris. Pour ne citer que quelques exemples, deux grandes entreprises japonaises ont mis fin à leurs relations avec Elbit Systems, la plus grande entreprise militaire privée d’Israël, en invoquant l’arrêt de la CIJ.

 

La Bolivie et la Colombie ont rompu leurs relations diplomatiques et la Colombie a mis fin le mois dernier à ses importations militaires en provenance d’Israël. Il y a quelques jours, la Turquie a décidé de cesser tout commerce avec Israël. Or, la Turquie est un important partenaire commercial d’Israël.

 

La décision de la CIJ a donc été très importante en renforçant l’impact du mouvement BDS au-delà de tout ce que nous avions connu auparavant.

 

Et concernant les entreprises françaises ?

 

Carrefour et Axa sont nos principales cibles françaises. Nous avons vu le boycott de Carrefour se répandre dans la région arabe : des franchisés de cette région se plaignent à la société mère de Carrefour de perdre des clients à cause de la succursale de Carrefour en Israël. Axa a investi dans des banques et des entreprises israéliennes qui sont impliquées dans les colonies et dans le système d’apartheid [ce que l’entreprise a démenti récemment, après une action des partisans du boycott – ndlr]

 

Dans les pays occidentaux, les mobilisations en faveur de la Palestine et de la bande de Gaza sont souvent combattues, voire interdites et criminalisées. Êtes-vous surpris ?

 

Pas du tout. En tant que militant des droits de l’homme, j’observe le déclin du libéralisme et de la démocratie occidentale depuis de très nombreuses années. J’ai étudié en Occident, j’y ai vécu, je ne suis donc pas très surpris. Cette démocratie a toujours été une démocratie discriminante, qui exclut les populations non désirées et permet le pillage et l’exploitation du Sud. Elle n’a jamais été une véritable démocratie libérale, au sens des idéaux défendus par certains intellectuels.

 

La seule surprise, je dois le dire, c’est l’ampleur et la vitesse du déclin. Depuis le début du génocide israélien, il y a eu un effondrement soudain, les masques sont complètement tombés. La répression exercée par les États, le double standard par rapport à l’Ukraine, l’hypocrisie des soi-disant démocraties occidentales, ont été choquants. 

 

Même des intellectuels juifs qui défendaient les droits des Palestiniens ont vu leurs événements annulés au prétexte d’« antisémitisme ». Nous n’avons pas vu un tel niveau de silenciation depuis McCarthy aux États-Unis contre la soi-disant « peur rouge ». Aujourd’hui, il y a la peur de la Palestine en Occident.

 

Ce nouveau maccarthysme est aussi laid que le premier, aussi répressif que le premier. Mais comme le premier, il reflète également le fait que les puissances hégémoniques de l’Occident colonial sentent que leur hégémonie s’effrite. Elles agissent donc par une répression extrême, voire par la violence, à l’égard d’étudiants militants pacifiques, à l’égard d’orateurs juifs défendant les droits des Palestiniens, sans parler des Palestiniens et d’autres personnes de couleur. La répression est sans précédent.

 

Vous semblez malgré tout optimiste...

 

J’étais étudiant à l’université Columbia en 1985 lorsque nous avons bloqué le Hamilton Hall, ce même Hamilton Hall qui a été occupé la semaine dernière par des étudiants. Nous luttions alors contre l’apartheid en Afrique du Sud. Je portais toujours une pancarte « abolir l’apartheid ». Mes camarades étudiants en ingénierie me demandaient : « Tu n’as pas mieux à faire ? Tu crois vraiment que l’apartheid en Afrique du Sud va s’effondrer, qu’il sera aboli de ton vivant ? » Oui, nous le ferons.