Nouvelle campagne internationale conjointe pour mettre fin à la complicité étrangère dans le projet de colonies illégales d’Israël : Stop au commerce avec les colonies
La campagne cible des entreprises qui commercent, ou ont récemment commercé, avec les colonies israéliennes : JCB (R.-U.), Barclays Bank (R.-U.), Siemens (Allemagne), Carrefour (France), Maersk (Danemark), Tui (Allemagne), eDreams Odigeo et Opodo (Espagne).
Une alliance comptant plus de 80 organisations de la société civile lance aujourd’hui une nouvelle campagne : « Stop au commerce avec les colonies », demandant aux pays d’interdire toute activité
commerciale avec les colonies israéliennes illégales dans le territoire palestinien occupé (TPO), y compris celles des grandes sociétés multinationales et des institutions financières soutenant
le projet de colonisation.
Le rapport « Commerce avec les colonies illégales » souligne comment des sociétés et des États étrangers, par le maintien de leurs activités commerciales avec les colonies illégales, contribuent
directement à la crise humanitaire causée par l’occupation prolongée d’Israël.
>> Lire le rapport
"Commerce avec les colonies illégales : Comment les États et entreprises étrangères permettent à Israël de mettre en œuvre sa politique de colonisation illégale"
Il vise spécifiquement le commerce avec les colonies en raison de l’oppression continue et croissante d’Israël envers les Palestinien.ne.s de Cisjordanie (y compris Jérusalem-Est), de la
fragmentation de son économie et de l’affaiblissement de la viabilité d’un futur État palestinien. Mettre fin aux activités commerciales avec les colonies est une étape essentielle au respect des
droits de la personne, à la protection des moyens de subsistance palestiniens, à l’arrêt de l’expansion des colonies israéliennes et à la fin de l’occupation illégale.
Au cours des quatre dernières années, Israël a nettement accéléré ses activités de colonisation en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, marquant une augmentation vertigineuse de la
construction de colonies et de l’appropriation du territoire. En 2023, le gouvernement israélien a approuvé la construction de 30 682 unités d’habitation en Cisjordanie, y compris à
Jérusalem-Est, représentant une augmentation de 180 % en seulement cinq ans. En juin 2024, le gouvernement israélien a désigné 12,7 kilomètres carrés de territoire dans la vallée du Jourdain
comme étant des « terres domaniales ». En mai 2025, le cabinet israélien a décidé d’établir 22 nouvelles colonies dans le territoire occupé de la Cisjordanie.
Ces approbations ont dépassé les records précédents et révélé le plus haut niveau d’expansion des colonies depuis les Accords d’Oslo (1993-1995). La plupart de ces approbations ont été accordées
pour des colonies situées « dans les zones intérieures de Cisjordanie », fragmentant encore davantage le territoire palestinien et imposant de nouvelles restrictions de déplacement aux
Palestinien.ne.s. Le retour du projet de colonie « E1 », mis sur la glace depuis 2012 face à l’opposition internationale généralisée, qui approuve la construction de 3 400 nouvelles unités
d’habitation dans un bloc reliant Jérusalem-Est à la colonie Ma’ale Adumim, empêche conséquemment les déplacements palestiniens entre le nord et le sud de la Cisjordanie.
L’avis consultatif émis par la Cour internationale de Justice (CIJ) en juillet 2024 est clair : les gouvernements permettant le commerce avec l’économie des colonies sont jugés complices du
maintien et de l’expansion des colonies illégales israéliennes et soutiennent donc l’occupation illégale d’Israël dans le territoire palestinien.
Les militant.e.s affirment que le commerce avec les colonies ne sert qu’à les légitimer, malgré qu’elles soient illégales en vertu du droit international et un obstacle à la paix. Leur contrôle
par Israël coûte des milliards de dollars par année à l’économie palestinienne, alors que la pauvreté en Cisjordanie est passée de 12 % à 28 % au cours des deux dernières années, avec un taux de
chômage observé de 35 % (doublé depuis octobre 2023).
Israël attire des investissements commerciaux dans ses colonies partout en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, en offrant des incitatifs, comme des loyers abordables, des allocations pour la
technologie et les salaires, des allégements fiscaux et des subventions en espèces. Parmi les sociétés internationales et les institutions financières qui continuent de faire affaire, ou ont
récemment commercé, avec les colonies israéliennes, notamment par la prestation de services ou la réalisation d’investissements, permettant ainsi de les soutenir et de les légitimer, on
retrouve :
- La société allemande TUI, un autre conglomérat de voyage, continue de présenter plusieurs visites de colonies israéliennes illégales. TUI offre toujours une « visite à double récit
narratif », laquelle amène les visiteurs.euses à rencontrer des colons dans la ville d’Hébron, en Cisjordanie, à bord d’un « autobus de colonie pare-balle ».
- L’équipement fabriqué par JC Bamford Excavators (JCB), une entreprise de construction britannique, est utilisé par Israël pour démolir des structures, des maisons et des cultures
palestiniennes, et pour construire des colonies illégales. Les entreprises de construction, comme JCB, profitent du transfert forcé des Palestinien.ne.s et de l’expansion des
colonies.
- La géante multinationale allemande Siemens fournit de l’équipement et des services pour les infrastructures de transports dans les colonies, dont une entente ferroviaire valant plus de
1 milliard d’euros.
- Le détaillant français Carrefour a établi une entente avec Yenot Bitan pour produire et vendre les produits Carrefour en Israël. Il existe au moins neuf boutiques Yenot Bitan sur le
territoire palestinien occupé, dont deux affichant pleinement la marque Carrefour.
- Parmi les banques étrangères qui continuent de financer les activités commerciales dans les colonies à l’aide de prêts et de soutien financier, la multinationale britannique {{Barclays}} a
fourni 18,1 milliards de dollars en prêts et services aux entreprises impliquées dans les colonies de janvier 2021 à août 2024, en faisant le troisième plus important créancier des entreprises
complices du commerce avec les colonies, après BNP, Paribas et HSBC.
- La société de transport maritime danoise Maersk a transporté des marchandises pour quatre entreprises figurant dans la base de données de l’ONU des entreprises complices de l’économie
des colonies : Comasco, Extal, Ofertex Industries et Twitoplast.
- La société espagnole eDreams Odigeo, l’une des plus grandes agences de voyage au monde, ainsi que sa filiale Opodo, ont été identifiées comme proposant des hôtels et hébergements situés
dans des colonies israéliennes en Cisjordanie.
Environ 6 500 Palestiniennes sont maintenant employées dans les colonies à cause des politiques d’Israël qui ont dévasté les emplois locaux, leur donnant ainsi peu d’autres choix.
Approximativement 65 % d’entre elles gagnent moins de 20 $ par jour et la plupart n’ont aucun contrat écrit ou d’assurance maladie, travaillant souvent dans de mauvaises conditions, dangereuses
et pendant de longues heures.
Le salaire moyen des Palestiniennes qui travaillent dans les colonies est considérablement inférieur au salaire minimum israélien, mais plus élevé que celui des emplois locaux. Voilà qui illustre
comment les difficultés économiques imposées par les colonies forcent la population locale à travailler dans des conditions d’exploitation.
L’UE demeure le plus important partenaire commercial d’Israël, représentant environ 32 % de l’ensemble du commerce de biens, avec un volume des échanges commerciaux total s’élevant à 42 milliards
d’euros par année. Le R.-U. est un des plus importants partenaires commerciaux européens d’Israël, affichant une valeur tout juste sous la barre des 6 milliards d’euros par année.
Les militant.e.s insistent pour que les pays, particulièrement ceux de l’UE et du R.-U., interdisent explicitement les activités commerciales avec les colonies d’Israël, y compris la prestation
de services et la réalisation d’investissements. Les entreprises exportatrices israéliennes doivent déterminer l’origine des biens et être tenues responsables des fausses déclarations. On doit
interdire aux banques et aux institutions financières de fournir des prêts et du crédit aux sociétés bénéficiant des colonies qui financent des projets dans les colonies.
Organisations signataires:
1. 11.11.11
2. ACS-NGO
3. ACT Alliance EU
4. Act Church of Sweden
5. Action for Humanity (AFH)
6. ActionAid International
7. ACV-CSC
8. American Friends Service Committee
9. ARCH Jerusalem
10. Asamblea de Cooperacion por la Paz
11. Association France Palestine Solidarité
12. Associazione ONG Italiane (AOI)
13. Associazione Ricreativa e Culturale Italiana (ARCI)
14. Associazioni Cristiane Lavoratori Italiani (ACLI)
15. Attac Austria
16. Britain Palestine Project (BPP)
17. Broederlijk Delen
18. Bank Track
19. Catholic Agency for Overseas Development (CAFOD)
20. Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS)
21. Campagna Ponti e non muri – PAX CHRISTI Italia
22. Centro Regionale d'Intervento per la Cooperazione (CRIC)
23. Christian Aid
24. CNCA
25. CNCD-11.11.11
26. Comité pour l’Abolition des Dettes Illégitimes (CADTM)
27. Coopération Internationale pour le Développement et la Solidarité (CIDSE)
28. Cooperazione Internazionale Sud Sud (CISS)
29. Corporate Justice Coalition
30. COSPE
31. Diakonia
32. Global Justice Now
33. ECCP
34. Embrace the Middle East
35. Emmaus Italia
36. European Trade Union Initiative
For Justice in Palestine (ETUN)
37. Eurocadres
38. FairFin
39. First Social Life
40. Fondazione Finanza Etica
41. Fondazione Gruppo Abele
42. FOS
43. Global Centre for the Responsibility to Protect (GCR2P)
44. International Centre of Justice for Palestinians (ICJP)
45. International Media Support (IMS)
46. Justice & Peace Scotland
47. La Centrale Générale-FGTB/De Algemene Centrale-ABVV
48. La Città dell’Utopia
49. La Commission Justice et Paix
50. Libera
51. Ligue des droits de l’homme (LDH)
52. medico international
53. Middle East Children’s Alliance (MECA)
54. Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP)
55. Movimento Giustizia e Pace in Medio Oriente
56. Oxfam
57. Palestine Economic Policy Research Institute (MAS)
58. PAX
59. Pax Christi Australia
60. Pax Christi Germany
61. Pax Christi International
62. Pax Christi USA
63. Plateforme des ONG Françaises pour la Palestine
64. Quakers in Britain
65. Réseau Euromed France (REF)
66. Rete HUMUS
67. Rete Italiana Pace e Disarmo (RIPD)
68. Sabeel-Kairos UK
69. Servizio Civile Internazionale APS
70. Solidar
71. SOLSOC - BE
72. The Global Legal Action Network (GLAN)
73. The Rights Forum
74. Trócaire
75. Un ponte per
76. UNI Global Union
77. United Against Inhumanity (UAI)
78. University Centre for Development Cooperation (UCOS)
79. Vento di Terra ET
80. Viva Salud
81. Vrede vzw
82. Vredesactie
83. War on Want
84. We Social Movements (WSM)
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