Depuis 11 mois, le monde est témoin d’un génocide en cours à Gaza, s'inscrivant dans un contexte de plusieurs décennies d'occupation, de colonisation et de blocus. Depuis le 7 octobre, 40 878 Palestiniens ont été tués, plus de 94 224 ont été blessés et 1,9 million de Gazaouis ont dû abandonner leurs foyers.
Depuis bientôt un an, le peuple palestinien endure une violence inouïe, orchestrée par le gouvernement israélien, dont les exactions sont largement documentées : massacres de masse, bombardements aveugles frappant enfants, journalistes, humanitaires et civils, privation délibérée des biens et services vitaux tels que l’eau, l’électricité et les soins médicaux.
Le 3 octobre le Conseil de la FIFA va délibérer sur la demande de suspension de la Fédération israélienne de football, formulée par la Palestine et déjà reportée à deux reprises. Une décision historique est en jeu.
Les 211 associations membres ont le devoir de respecter les Statuts de la FIFA : l’article 4 les engage fermement à défendre et promouvoir les droits humains universellement reconnus.
D’après un rapport adressé à la FIFA en mars dernier, au moins 92 footballeurs palestiniens ont perdu la vie et l’ensemble des infrastructures sportives de Gaza sont aujourd’hui en ruines. Jibril Rajoub, président de la Fédération palestinienne de football, a maintes fois dénoncé les violations perpétrées par Israël, y compris l’intégration illégale de clubs issus de colonies israéliennes dans la ligue nationale, colonies implantées en territoire palestinien occupé, en violation du droit international et des résolutions de l’ONU.
Le sport, reconnu à travers le monde comme un moteur puissant de développement et de paix, devrait incarner les valeurs d’unité, de respect et de défense des droits humains. Il n’a jamais été terrain neutre. L’histoire nous enseigne que dans le sport s’est toujours joué un microcosme des relations internationales et qu’il est un haut lieu de la diplomatie internationale. De 1962 à 1992, l’Afrique du Sud fut exclue des Jeux Olympiques en raison de sa politique d’apartheid. De même, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, des appels à l’exclusion de la Russie et de la Biélorussie des grandes compétitions internationales ont été lancés.
La FIFA, en 2022, a déjà pris des mesures engageantes en suspendant la Russie des compétitions internationales après l'invasion de l'Ukraine.
En octobre prochain, les 37 membres du Conseil de la FIFA auront l’occasion de se positionner sur le fil de l’histoire et de la justice : Bahreïn, Paraguay, Canada, Slovénie, Vanuatu, Afrique du Sud, Hongrie, Angleterre, Égypte, Japon, Turks-et-Caïcos, Cuba, Équateur, Italie, Colombie, Monténégro, Philippines, Chypre, Nouvelle-Zélande, Fidji, Uruguay, Maroc, Mali, Bénin, Nigeria, Sierra Leone, Roumanie, Mexique, Malaisie, Qatar, Arabie Saoudite, Laos, Costa Rica, Brésil, Portugal, Allemagne et Suède.
Le sport a toujours été et reste éminemment politique. Parce qu’elle doit assumer son rôle dans la géopolitique mondiale, la FIFA doit prendre ses responsabilités et suspendre Israël de ses compétitions internationales.
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